Republic F-105

"Thunderchief"

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Maquette Monogram au 1/48
Par Jean-Christophe JOSSE

On ne présente plus le Thunderchief, avion emblématique de la guerre du Viet Nam au même titre que le Phantom. Conçu dans les années 50 pour pouvoir transporter une charge nucléaire à vitesse supersonique, il fut l’un des plus gros chasseur-bombardier jamais construits.
Sa mise au point et son utilisation furent jalonnées de nombreux problèmes et son taux de perte dans le conflit Vietnamien fut très élevé.
Lire à ce sujet le livre du Col Jack Broughton : ‘Thud Ridge’.
Il reste le témoin d’une époque ou le concept ‘d’avion furtif’ n’avait pas cours.

La maquette Monogram , bien connue de tous, est restée longtemps la seule référence au 48e et malgré son âge elle méritait encore que l’on s’attarde un peu sur sa remise à niveau.

Quelques accessoires existent pour améliorer ce kit, j’ai utilisé pour ma part la planche Eduard 48393 qui comporte notamment la tuyère, pas des plus justes il est vrai , et le cockpit Black Box que j’ai réussi à loger, non sans mal ,comme on le verra plus loin.

Le montage

J’ai étalé les travaux de gravure tout au long du montage afin d’éviter le phénomène de lassitude, l’effet pervers c’est que l’on est moins satisfait des premiers essais au fur et à mesure que le geste devient plus sur, mais dans l’ensemble, la gravure reste assez uniforme.

Les outils utilisés sont simples : pointe sèche montée sur un porte lame, compas double pointe pour les prises de côtes ou pour recopier des lignes parallèles, bande dymo, riveteuse. Enfin, cure dent et brosse dure pour nettoyer la gravure. Je préfère effectuer plusieurs passages successifs jusqu'à obtention de la profondeur voulue. Méthode fastidieuse, d’où la nécessité d’alterner avec d’autres étapes de montage...

Comme la pause du cockpit BB, pourtant pas une sinécure ! Le montage à blanc laisse apparaître des ajustements imprécis, qu’il a fallu combler à l’aide de mastic bi composant Tamiya . La cloison derrière le siège sera refaite, n’ayant pas réussi à ajuster la baignoire correctement.

Le siège est quant à lui plus satisfaisant, je me suis contenté de remplacer le support d’appui tête par son équivalent en photo-découpe, plus fin et plus juste, de rajouter quelques câblages et de refaire les tuyaux d’oxygène.

L’ensemble est apprêté en gris Gunze H301, teinte foncée pour donner du relief, puis peint en gris H307 en n’insistant pas trop dans les creux. La patine est faite à l’acrylique Prince August, très diluée dans l’eau, appliquée au pinceau par touches, en utilisant du noir et différentes teintes de gris.

La structure interne de la canopée mobile, particulièrement visible quand elle est ouverte, a été fabriquée à l’aide de carte plastique, fils de cuivre et étain, pour être peinte ensuite en gris pneu presque noir pour éviter l’aspect trop tranché du noir pur.

Avant de refermer le fuselage, les ouïes de ventilation du canon ont été refaites sur un insert en carte plastique de chaque côté du fuselage. L’orifice du canon lui-même a été retravaillé au mastic.
La pièce du kit étant basique, tout a été refait à l’aide de microtube emmanché sur une pastille en carte plastique, seule l’extrémité de l’arme restera visible au final.

Le cône radar présente un léger décrochement avec le fuselage, il faut compenser à l’aide d’une petite épaisseur de carte plastique sur le cône lui même , ce qui oblige à refaçonner au mastic l’empreinte du support de caméra.

Autre gros chantier de ce kit : les trains et leurs logements. Ceux-ci ont peut-être été une référence en la matière à une certaine époque, c’est un peu moins vrai aujourd’hui !

Tout d’abord il faut combler de méchant jours qui apparaissent à la jonction ailes /fuselage/longerons, des logements principaux. Je mets à contribution une fois de plus le bi composant qui va permettre de prendre une empreinte avant de coller les pièces ensemble.
Il faut simplement talquer généreusement les faces où l’on ne veut pas que ça adhère, mettre en contact, démonter et attendre que le mastic sèche avant de le poncer. J’en ai profité pour parfaire aussi la jonction aile /fuselage, aucun masticage ne sera ainsi nécessaire après collage.

Ne reste plus après ça qu’à finir de cloisonner et meubler un peu ces logements.

Les jambes du train principal paraissent fragiles pour supporter le poids d’une telle maquette. Elles existent en métal , mais je n’ai pas investi dans ce genre d’accessoire. Heureusement ce kit nécessite peu de lest pour reposer sur ses roues.

Les durites de freins sont moulées d’origine sur la jambe, intéressant, mais pas très réaliste, tout ça a été gratté au cutter et à la lime fine pour être refait en fil d’étain fixé avec des colliers fabriqués dans de la feuille de plomb découpée en bandelette.

Les phares quant à eux ont été creusés, un bout d’alu autocollant est venu dans le fond puis un simple morceau de scotch a servi à représenter le verre.

Les vérins de rétraction sont refait et les contre fiches modifiées pour leur donner un aspect un peu plus fonctionnel.

Un peu moins de boulot à ce niveau sur la jambe du train avant. Seules les durites ont été ajoutées ainsi que les phares, fabriqués à l’aide de grappe transparente chauffée et mise en forme avec un gabarit.

Le logement, par contre a été copieusement garni de câblages, carte plastique et matériaux divers, plus par acquit de conscience que pour ce qu’il en sera visible une fois l’avion sur ses roues !

Les trappes sont en photodécoupe contre collées sur de la carte plastique fine pour les rigidifier.

La teinte pour les logements et l’intérieur des trappes sera un blanc mat appliqué après la peinture générale, puis patinée à l’aide de jus acrylique gris P.A . et de petites touches au crayon aquarelle dark grey et medium black.

Les aérofreins sont refaits en résine en se servant d’une pièce du kit rivetée à la pointe sèche comme master.

A ce niveau toutes les pièces recevant une teinte métallique sont peintes : Jambes de train, aérofreins, tuyère.
D’abord une couche de primer Alclad puis un voile d’aluminium 101.un jus de peinture vitrail, mélange de marron et noir dans de l’essence F, est passé sur l’extérieur des aérofreins puis est ensuite brossé légèrement pour faire ressortir la teinte métallique.
L’intérieur reçoit un voile de noir mat puis brossé également pour finir avec un peu de poudre de graphite sur les arêtes.

Diverses améliorations auront été apportées sur l’ensemble du fuselage :
- Leviers de verrouillage de la canopée ouverts
- Crosse d’arrêt évidée
- Logement de manomètres du circuit hydraulique creusé sur le côté gauche.
- Diverses écopes recreusées un peu partout.
- Feux de navigation refait.

Détails qui, tous cumulés, donnent un peu plus de vie à la maquette.

La peinture

J’ai choisi de représenter un appareil du 466th TFS , unité de réserve de l’USAF, où il termina sa carrière dans les années 80.La décoration est tirée de la planche TWO BOBS (48-049), mais les teintes préconisées pour le 62-4299 sont en partie erronées. Le schéma est un wrap around 3 tons, vert (Gunze H309), sable(H310) et marron ‘chocolat’ qui sera un mélange obtenu au jugé !
Une sous-couche d’apprêt gris Tamiya en bombe est passée aux endroits recevant le jaune (H329) , à savoir ; nez et dérive.

Après la pose, masquage et masticage de la partie fixe de la verrière , peinture des montants, puis un premier voile de la teinte sable est passée sur l’ensemble de la maquette permettant de reprendre les imperfections, surtout au niveau de la gravure.
Le jaune est masqué à l’aide de bande cache Tamiya dont la qualité n’est plus à démontrer. Je me suis servi d’une bande de masquage en largeur 1mm de la marque Cammet pour le cône radar.

Le camo est un aplat des trois teintes, ayant décidé pour cette maquette d’effectuer la patine en dernière étape, sans modifier les couleurs de base. Après quelques essais et hésitation voici dans l’ordre les travaux après peinture:
-Passage du vernis brillant Gunze , simplement sur les zones recevant les décals, peu nombreux.
-Un voile léger de vernis mat, sans trop insister car la patine va finir de matifier la maquette.

Toutes les teintes Gunze sont diluées à l’alcool isopropylique.

La patine est réalisée à l’aide de peintures Prince August, très diluée dans l’eau, appliquée au pinceau, de façon aléatoire, en mélangeant une couleur proche de la teinte de base avec une plus claire, le principe étant de travailler la peinture en la "tirant" à l’aide d’un pinceau brosse assez dur et au Micromesh 4000 à 8000, pour simuler les effets du vent relatif, de manière à obtenir un aspect usé mais sans contraste violent.
L’avantage est qu’une éventuelle erreur peut être facilement rattrapée, il suffit de décaper au pinceau à l’eau, voire même faire des reprises à l’aéro avec les couleurs d’origine.
L’ensemble de la gravure est reprise au pinceau fin et jus de chaque teinte de base diluée dans l’alcool iso, celles-ci étant du coup plus sombre, elles font légèrement ressortir la gravure en restant dans le ton, j’en ai profité dans le même temps pour en appliquer par petites touches un peu partout. Il faut juste veiller à bien doser pour que l’alcool n'attaque pas la peinture.

Quelques traces par-ci par-là, à l’huile et au crayon aquarelle. Aucun vernis final n’est appliqué pour ne pas gommer les effets.

Viennent enfin les finitions notamment la pose des bidons et du MER sur lequel les fixations des charges ont été refaites et la jonction avec le pylône evidée, car tout est moulé d’un bloc.

Une mise en scène simple vient apporter la touche finale, car à ce stade ma motivation s’épuise un peu !
Dans un cadre photo classique, j’ai collé des dalles decoupées dans de l’abrasif grain 280, peintes à la bombe blanche et patinée aux jus à l’huile de différents tons de gris. Le groupe hydraulique provient d’une boîte Hasegawa, les tuyaux sont des élastiques, gris d’origine.
Les FOD et l’échelle sont en scratch.