Maquette Monogram au 1/48
Par Jean-Christophe JOSSE
Le P61 fût à l’époque le seul appareil de l’USAF spécifiquement conçu pour la chasse de nuit. Plus gros chasseur de la Seconde Guerre mondiale, il était très maniable malgré ses dimensions imposantes.
Le radar était logé dans le nez en plexiglas, une tourelle équipée de quatre mitrailleuses de 12,7mm était commandée électriquement à distance. Elle fut souvent démontée car elle générait des perturbations en vol. Les armes étaient dotées d’un système de visée nocturne.
La puissance de feu du Black Widow était redoutable.
Le P61A effectua ses premiers vols en octobre 1943 et fût engagé au combat dans le Pacifique et en Europe.
Le 422nd Night Fighter Squadron appartenait à la 9th Air Force basée en Angleterre, il reçut ses P61 en mai 1944.
BORROWED TIME était piloté par le 1st Lt Herman Ernst et fût crédité de six victoires dont une bombe volante V1.
Le montage
La maquette Monogram demande un certain nombre de modifications pour l’approcher d’un standard actuel.
Je me suis procuré deux planches de photodecoupe Eduard, une pour l’intérieur, l’autre pour l’extérieur de l’avion, mais elles seront peu mises à contribution.
La regravure s’étalera sur toute la durée du montage et sera effectuée à la pointe sèche (une simple aiguille montée sur un porte lame), un compas et de la bande DYMO .
Le montage débute par le cockpit ou le gros du travail se situe au niveau du poste radar (à l’arrière), car ici quasiment tout est scratché, la photodécoupe étant surtout prévue pour le compartiment pilote/mitrailleur et le logement de train AV.
Les parois sont amincies et la structure interne refaite en evergreen fin. Divers boîtiers et câblages sont réalisés.Les structures dossier et accoudoirs des sièges refaits en fil de cuivre fin.
Les aménagements intérieurs méritent que l’on s’y attarde car les verrières thermoformées ne dissimuleront pas grand chose.
Les nacelles
Un grand vide ‘’meuble ‘’les logements de train principaux. Tout a été cloisonné, notamment pour cacher le joint des demi-poutres, puis détaillé avec les matériaux habituels.
La partie mobile des dérives sera repositionnée et ces dernières modifiées en conséquence.
Les moteurs
Monogram offre la possibilité de laisser le moteur gauche apparent, ce que j’ai fait mais en remplaçant celui-ci par un modèle AIRES, beaucoup plus réaliste mais qui a eu quelque difficulté à s’insérer dans la nacelle ! Les pipes d’échappement sont fabriquées en microtube. Le compartiment est cloisonné avant d’y installer le bâti moteur en fil de cuivre assemblé en place. Seul élément restant du kit : les tubulures d’admission d’air, simplement modifiées. Les volets de refroidissement sont refaits en carte plastique fine.
Le moteur droit est aussi en résine, mais beaucoup plus simplement détaillé !
Assemblage general
Les ajustements sont quelque peu aléatoires, là aussi la maquette accuse son âge !La conception bipoutre ne facilite pas les choses et il faut veiller au bon alignement des différents éléments pour éviter que notre machine ne prenne un air vrillé pas vraiment sérieux !
Beaucoup de masticage à prévoir à cette étape.
Verrieres
Vient ensuite la partie la plus délicate de ce montage, à savoir le thermoformage de toutes les parties vitrées. Monogram offre la possibilité de laisser ouvert plusieurs panneaux, configuration très peu vue dans la réalité, seulement quand on veut les refermer, les ennuis commencent ! C’est une des raisons pour laquelle j’ai décidé de les refaire.
J’ai utilisé du rhodoïd en feuilles acheté dans un magasin d’art graphique.Il fallait qu’il ne soit ni trop fin pour ne pas se déformer trop facilement, ni trop épais pour ne pas avoir besoin d’être chauffé excessivement. Le cône du poste radar est surmoulé directement sur la pièce du kit en remplissant celle-ci de pâte à modeler pour éviter la déformation. La méthode est basique ; je chauffe le rhodoïd au-dessus d’une flamme, quand il est suffisamment ramolli, je l’applique aussitôt sur le moule. Il faut de nombreux essais avant d’arriver à un résultat satisfaisant.
C’est un peu plus compliqué avec les verrières principales car celles-ci étant très fines et en plusieurs éléments, il est impossible de mouler directement par-dessus. Un moulage en plâtre de ces pièces a donc été réalisé, coulé par l’intérieur, soigneusement apprêté et lissé pour éliminer toute imperfection. Là encore de nombreux essais. La canopée du poste de pilotage a été moulée en trois parties du fait de sa complexité, la trappe est découpée en dernier. Tous les collages sont faits à la cyano point par point.
La peinture
Elle commence par le blanc des bandes d’invasion qui servira par la même occasion de sous couche pour le jaune du nez. Après masquage, les neutral grey et olive drab sont appliqués. J’ai utilisé les peintures AEROMASTER acrylique à la pigmentation très fine, diluées à l’eau, elles ont cependant la fâcheuse tendance à boucher l’aéro ; plutôt agaçant lorsqu’il s’agit de réaliser la patine de la maquette qui consiste à marbrer les teintes à l’aide de divers mélanges de la couleur de base éclaircie ou assombrie. La teinte olive drab se prête bien à ce genre de travail, elle avait, à l’époque, une curieuse tendance à se patiner de diverses façons. On y retrouve du vert, du jaune, du marron, entre autres.
Après le voile de vernis brillant, Aeromaster toujours, la pose des décals, un jus à l’huile marron/brun, les diverses traces et salissures sont réalisées au pinceau fin à l’huile.
Les montants des verrières sont quant à eux découpés dans une planche de décal Aeromaster de la teinte olive drab faded.
La touche finale est apportée avec les traînées d’échappement, brun noir et gris, fortement dilué.
En conclusion un montage qui commence à dater un peu, mes méthodes de travail ont un peu changées, mais la maquette Monogram n’a toujours pas été remplacée et je ne regrette pas le temps investi. Je me prends simplement à rêver d’un F15 Reporter au standard actuel, pourquoi pas ?
Merci à Benoît pour le moteur N°2.
Un lien vers un site où le terme « retraite active » prend tout son sens :
http://www.maam.org/p61/p61_rest.htm
À noter, l’état initial de l’avion !
