T60 vs T34

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Par Franck Bazin. Photos, Yann Jouault

Koursk, 1943.

Certaines unités Allemandes sont équipées de chars récupérés lors des campagnes précédentes et engagés au combat après une «Germanisation» plus ou moins poussé de l'engin et engagés au combat contre leurs anciens homologues.
Le diorama ici présenté met en scène la rencontre entre deux «amis» d'hier: un léger T-60 Soviétique recule précipitamment pour éviter le combat contre un "lourd" T34; touché sur le côté gauche, il s'embourbe irrémédiablement dans un marécage.
L'équipage Allemand du T-34, qui commence lui aussi à s'enfoncer dans le sol spongieux, sort frénétiquement du blindé pour tenter de capturer d'éventuels survivants à ce bref engagement.
Une idée générale assez simple qui m'a servi de prétexte pour créer un décor pour lequel j'ai pu tester une technique de représentation de l'eau à base de résine transparente de la marque «Gédéo».

LE T-60:

Blindé léger emportant un équipage de deux hommes (les veinards!), le T-60 a vite montré ses limites face aux panzers allemands, de par la double faiblesse de son blindage et de son armement.
Peu gâté par ses inventeurs, le T-60 l'est toujours aussi peu par le monde des fabricants de maquettes!
Le T60 montré ici, est une ancienne maquette Zvesda, la plus laide qu'il m'a été donné d'avoir à monter!!!!!!!
Pour faire un rapide tour d'horizon des faiblesses du kit, citons des détails plus que pauvres, des roues à peine rondes, des barbotins plus que simplifiés, des chenilles à jeter....sans parler de l'ajustage des pièces proche de zéro.......bref l'achat à éviter par excellence!
Zvesda a, parait-il, fait beaucoup de progrès depuis.......ça n'était pas très dur......ceci étant, cette maquette est devenue idéale pour finir à moitié enfouie dans un projet de décor de marécage.
Plus qu'un long discours, les photos avant peinture rendent compte du travail de détaillage minimum à faire pour obtenir une maquette ressemblante à un T-60; ici, pas de photodécoupes, de la carte plastique, de la feuille d'alu de récupération suffisent amplement..........
Que les puristes, connaisseurs de ce petit blindé, fassent preuve de mansuétude, mais n'ayant pas beaucoup de docs sur le dit engin, le détaillage s'est "limité" à ce qui paraissait essentiel à partir de quelques photos d'archives glanées à droite à gauche; nous somme donc bien loin du T-60 ultime!

Le T-60, côté intact; on peut apprécier la médiocrité du moulage Zvesda au niveau des roues!

La carte plastique est indispensable pour revoir le glacis avant et le masque du canon.

Les roues gauches sont coupées à la moitié pour faciliter l'impression d'enfoncement dans le sol.

La feuille d'alu devient l'alliée indispensable pour refaire des garde-boue, de même que du tulle pour confectionner la grille.

Vue plongeante pour illustrer le travail de détaillage sur la partie supérieure du T-60; le chiffon abandonné est en mastic bi-composant Tamiya.

Autre vue plongeante;
presque tous les détails sont à reprendre en carte plastique.

La Peinture du T-60:

Ici, pas de fantaisie, le blindé est uniformément vert, une couche de base appliquée à l'aérographe (pression autour de 1 bar).

Un jus noir est appliqué dans les creux avant d'entamer un travail de "micro peinture" dans différentes teintes de verts, à l'acrylique, pour "casser" l'uniformité de la teinte de base et représenter une première phase d'usure de la peinture.

Le vieillissement se termine par l'application de la poussière, selon deux méthodes: un "jus" de "Buff" acrylique Tamiya, diluée à l'eau sur le glacis avant et autour de la tourelle puis application de pastels secs dans une couleur appropriée.
Le pot d'échappement est traité dans différentes teintes orangées, à l'acrylique puis aux pastels.

Le T-34/T-76 :

Le T34, bien conçu pour la guerre à l'Est, s'est révélé, dès ses premiers engagements, un adversaire redoutable pour l'assaillant nazi!
Doté d'un armement correct dès 1941, l'inclinaison de son blindage, son train de roulements, la largeur de ses chenilles représentaient autant de qualités et d'innovations qui, lit-on chez certains spécialistes, amenèrent les Allemands à s'inspirer du T-34 pour inventer le redoutable Panther.
Des qualités qui ont aussi amené les Allemands à doter certaines de leurs unités avec ce blindé pour combler leurs pertes.
A l'inverse du T-60 précédemment cité, le T-34, véritable emblème des instruments de la victoire de « l'Armée Rouge », bénéficie d'une large couverture par tous les fabricants de maquettes: Tamiya, Matchbox, Italerie, Dragon, Zvesda ….....et plus récemment Hobby Boss ou AFV Club …....se sont attaqués au sujet avec plus ou moins de bonheur; sans parler des multiples kits de détaillage en résine et/ou photodécoupe pour améliorer encore chaque version, sous version et que sais-je encore........
En fonction de son budget ou de son degré d'exigence il est possible, aujourd'hui, de construire la version « qui-va-bien » et pousser le détaillage au maximum.

A l'inverse, le T34/76 « Beute » ici présenté est un assemblage de plusieurs épaves de T34 « Tamiya » qui vieillissaient lentement dans ce qu'on a coutume d'appeler la « boîte à rabiot » avec une tourelle Tamiya récupérée chez un collègue du club (Merci Xtophe pour cette tourelle assemblée au trychlo!) et avec des chenilles Dragon (Merci René, autre collègue émérite de l'Amac 35 !).
Là aussi, l'intention n'étant pas de passer un an à monter un T-34/76 irréprochable et n'ayant pas la doc ultime sur le sujet, la construction s'est appuyée sur une doc minimale.
La « germanisation » du blindé s'appuie ainsi sur plusieurs photos de T-34 « Beute » différents; elle se limite à la mise en place de plusieurs coffres de rangement, l'installation d'un phare « Notek », d'un camouflage deux tons supportant de grandes « Balkenkreuzes » à liserés blancs.
Encore une fois, pas besoin de photodécoupe, carte plastique et feuille d'alu suffisent.

On remarque le "panachage" des modèles de roues, qui portent encore les traces d'une peinture antérieure, magie de la récupération. Les chenilles maillon par maillon Dragon apportent une touche de réalisme à la maquette par rapport aux chenilles Tamiya gros point faible de cette ancienne référence.

Le côté gauche du glacis avant est doté d'un surblindage, détail observé sur une photo d'un "Beute", peut-être pour "boucher" un trou d'impact?

Plan rapproché sur le Notek, « typiquement allemand » et le coffre « typiquement russe » refait en feuille d'alu.

La feuille d'alu devient indispensable pour refaire ce genre de garde-boue assez simple de forme; les deux coffres latéraux de rangements donnent un côté "bricolage de terrain" au T-34.

La grille moteur est là aussi en tulle ("voile de mariée"), donnant une bonne vision sur le compartiment moteur qu'il faut donc détailler un peu.

Du mastic Tamiya dilué à l'acétone est badigeonné sur la tourelle pour accentuer un effet de matière à cette partie de l'engin.

La Peinture du T-34/76:

La « germanisation » d'un T-34 est un bon prétexte pour l'affubler d'un camouflage contrastant avec l'habituel « vert russe ». Une décoration largement inspirée de photos d'époque.

La teinte de base « jaune sable » et le camouflage en « serpentins » sont appliqués à l’aérographe avec des acryliques Tamiya, les grandes croix étant peintes au pinceau, avec des acryliques « Prince August ».
Après l'application d'un jus « terre d'ombre » ou « noir », la peinture de la maquette est traitée à la peinture à l'huile dans différentes teintes de jaune sable pour créer des effets de contrastes, de dégradé...ce qui a pour effet d'atténuer (un peu trop parfois!) le travail fait à l'aérographe.
Vient ensuite l'étape de « micro-peinture » pour créer un premier effet d'usure par des éraillures jaune sable ou verte de la peinture russe initiale, à l'acrylique « Prince August ».
Le vieillissement se poursuit par l'application de pastels secs pour représenter la poussière accumulée dans certains endroits de l'engin ou des effets d'oxydation sur les échappements. Un dernier travail de « micro-peinture » aux crayons de couleur aquarelles achève cette phase de vieillissement.
On voit la fin du travail par la mise en place à la colle à bois diluée à l'eau, d'herbe, paille avant de fixer un câble de remorquage avec une corde et leur intégration au blindé par quelques jus « noir » ou « terre d'ombre brûlée »(huile + essence « F »).

LES FIGURINES:

L'équipage allemand est en « Scratch » avec des têtes « Hornet », chaussures « Dragon », mains de différentes provenances; le tankiste russe est une légère « transfo » à partir d'une figurine « Tristar ».
Les vêtements, cheveux, sacoches sont faits en mastic bi-composants Tamiya. Elles sont peintes aux acryliques « Prince August ».

Le decor:

Ce morceau de steppe russe est composé dans un traditionnel carré et ce pour des raisons pratiques puisqu'il me fallait construire un coffrage pour accueillir la partie « aquatique » en résine.

Le léger relief est fabriqué à partir de polystyrène de récupération. Le bord extérieur est en balsa verni.

La végétation est constituée de produits d'origines variées: tapis d'herbe « Heki », poils de pinceaux, herbes naturelles. L'ensemble est peint dans différentes tonalités de vert.

L'eau est fabriquée en résine transparente de la marque « Gédéo », peu odorante et facile d'utilisation.
Elle est « coulée » en plusieurs fois, ce qui permet de « prendre son temps » pour mettre en place les différents éléments du dio, blindés, figurines et végétation, avant de figer l'ensemble.

Quelques traces de résine sont placées à l'aide d'un cure-dent sur les blindés (glacis, chenilles …) pour créer des éclaboussures et donner un effet humide à l'ensemble.

Le décor s'achève par des effets d'ondulation dans le sillage du tankiste, fait en gel brillant acrylique de la marque « Pebeo ».